Fiscalité immobilière 2025 : revenus fonciers, déficit foncier, LMNP et optimisation

Comprendre la fiscalité immobilière en 2025

La fiscalité immobilière est un sujet complexe mais essentiel pour tout propriétaire bailleur. Entre les revenus fonciers, les charges déductibles, les différents régimes fiscaux et les niches d'optimisation, il est facile de se perdre. Ce guide exhaustif vous permet de maîtriser tous les aspects de la fiscalité immobilière et d'optimiser légalement votre imposition.

Les revenus fonciers : principe et imposition

Les revenus fonciers correspondent aux loyers perçus par un propriétaire qui loue un bien immobilier nu (non meublé).

Qu'est-ce qu'un revenu foncier ?

Sont considérés comme revenus fonciers : les loyers des logements loués vides, les loyers des locaux commerciaux ou professionnels, les fermages des terres agricoles, les redevances de sous-location, les recettes accessoires (parking, cave louée séparément). Les locations meublées relèvent d'un régime différent (BIC) que nous verrons plus loin.

Le régime micro-foncier

C'est le régime simplifié applicable si vos revenus fonciers bruts annuels ne dépassent pas 15 000€. Fonctionnement : vous déclarez simplement le montant brut des loyers perçus, l'administration applique automatiquement un abattement forfaitaire de 30% pour charges, vous êtes imposé sur 70% des loyers au barème progressif de l'impôt. Exemple : 12 000€ de loyers annuels → revenu imposable = 12 000 × 70% = 8 400€. Si votre TMI (Taux Marginal d'Imposition) est de 30%, impôt = 8 400 × 30% = 2 520€.

Le régime réel

Au-delà de 15 000€ de revenus fonciers, le régime réel est obligatoire. Vous pouvez aussi l'opter volontairement si vos charges dépassent 30% des loyers. Principe : vous déclarez les loyers bruts perçus, vous déduisez toutes les charges réelles supportées, vous êtes imposé sur le revenu net foncier (loyers - charges). Ce régime est plus contraignant administrativement mais souvent plus avantageux fiscalement.

Les charges déductibles au régime réel

Vous pouvez déduire de nombreuses dépenses : les intérêts d'emprunt immobilier et frais de dossier, les frais de gestion et d'assurance, la taxe foncière (hors ordures ménagères récupérables), les charges de copropriété non récupérables, les travaux d'entretien et de réparation, les travaux d'amélioration (hors agrandissement), les primes d'assurance (PNO, loyers impayés), les frais de syndic et d'administration, les provisions pour charges, les honoraires de gestion locative (agence). Attention : les travaux de construction, reconstruction ou agrandissement ne sont pas déductibles mais amortissables en LMNP.

Exemple comparatif micro vs réel

Loyers annuels : 18 000€. Charges réelles : intérêts d'emprunt 4 000€, taxe foncière 1 500€, charges copropriété 2 000€, assurance 400€, travaux 3 000€, gestion 1 080€ = Total 11 980€. Au régime réel : revenu imposable = 18 000 - 11 980 = 6 020€. Au micro-foncier (impossible car > 15 000€) : revenu imposable aurait été = 18 000 × 70% = 12 600€. Gain avec le réel : (12 600 - 6 020) × 30% (TMI) = 1 974€ d'impôt économisé.

Le déficit foncier : optimisation puissante

Le déficit foncier est un mécanisme d'optimisation fiscale très avantageux pour les propriétaires bailleurs.

Comment se crée un déficit foncier ?

Un déficit foncier apparaît lorsque vos charges déductibles dépassent vos loyers encaissés. Exemple : loyers 12 000€, charges 18 000€ dont 15 000€ de gros travaux → déficit = 6 000€. Ce déficit peut être imputé sur votre revenu global (salaires, pensions, etc.) dans la limite de 10 700€ par an. Le surplus s'impute sur les revenus fonciers des 10 années suivantes.

Les conditions pour bénéficier du déficit foncier

Vous devez remplir plusieurs conditions : être au régime réel d'imposition, le bien doit être loué nu (location vide), le bien doit être loué pendant au moins 3 ans après l'imputation du déficit, les intérêts d'emprunt créent un déficit mais imputable seulement sur revenus fonciers futurs (pas sur revenu global). Seules les autres charges (travaux, taxe foncière, etc.) créent un déficit imputable sur le revenu global.

Exemple d'optimisation avec déficit foncier

Vous percevez un salaire de 50 000€ (TMI 30%). Vous réalisez 20 000€ de travaux dans votre bien loué 12 000€/an. Charges totales (hors intérêts d'emprunt) : 22 000€. Déficit = 22 000 - 12 000 = 10 000€ imputable sur salaire. Gain fiscal : 10 000 × 30% = 3 000€ d'impôt économisé immédiatement. Si vous aviez eu 15 000€ de déficit : 10 700€ sur revenu global (gain 3 210€), 4 300€ reportable sur revenus fonciers futurs.

Les travaux créateurs de déficit

Pour maximiser le déficit foncier, privilégiez : la rénovation énergétique (isolation, chauffage), la mise aux normes électriques et de sécurité, le ravalement de façade, la réfection de toiture, le remplacement de la plomberie ou du chauffage, la rénovation de salle de bain ou cuisine (amélioration, pas luxe). Échelonnez les travaux sur plusieurs années pour optimiser l'imputation (max 10 700€/an sur revenu global).

La Location Meublée Non Professionnelle (LMNP)

La LMNP est un statut fiscal très avantageux pour les locations meublées.

Qu'est-ce que la LMNP ?

Vous êtes en LMNP si : vous louez un logement meublé (avec liste obligatoire du décret), vos recettes annuelles sont inférieures à 23 000€, ou vos recettes représentent moins de 50% de vos revenus globaux du foyer. Au-delà, vous basculez en LMP (Location Meublée Professionnelle) avec d'autres règles.

Le régime micro-BIC

Applicable si vos recettes locatives meublées ne dépassent pas 77 700€/an (ou 188 700€ pour meublés de tourisme classés). Fonctionnement : vous déclarez le montant brut des loyers, abattement forfaitaire de 50% (ou 71% pour meublés de tourisme classés), imposition sur 50% des loyers au barème progressif + prélèvements sociaux 17,2%. Exemple : 20 000€ de loyers meublés → revenu imposable = 10 000€. Impôt (TMI 30%) = 3 000€ + prélèvements sociaux 1 720€ = 4 720€.

Le régime réel simplifié en LMNP

Au-delà de 77 700€ ou sur option. C'est LE régime le plus avantageux en LMNP. Avantages : déduction de toutes les charges réelles (comme au régime réel foncier), amortissement du bien et des meubles sur 20-30 ans, possibilité de générer un déficit BIC reportable sur 10 ans, défiscalisation quasi totale des loyers les premières années. L'amortissement comptable réduit le bénéfice imposable sans sortie de trésorerie réelle.

L'amortissement en LMNP réel

Vous amortissez : le bien immobilier (hors terrain) sur 20-30 ans : 2-3% par an, les meubles et équipements sur 5-10 ans : 5-10% par an, les travaux d'amélioration sur leur durée d'utilité. Exemple : appartement 200 000€ (dont 150 000€ de construction hors terrain), meubles 10 000€. Amortissement annuel = 150 000/25 + 10 000/7 = 6 000 + 1 429 = 7 429€. Si loyers 15 000€ et charges 5 000€, bénéfice comptable = 15 000 - 5 000 - 7 429 = 2 571€ (au lieu de 10 000€ sans amortissement).

Avantages et inconvénients de la LMNP

Avantages : fiscalité très avantageuse grâce à l'amortissement, possibilité de récupérer la TVA sur les biens neufs (résidences services), transmission facilitée (pas de droits de mutation si activité > 5 ans), pas de plus-value professionnelle si recettes < 90 000€. Inconvénients : obligations comptables (expert-comptable nécessaire : 500-1 500€/an), gestion administrative plus lourde, amortissement à réintégrer en cas de plus-value, engagement de location minimale selon dispositifs (Censi-Bouvard, etc.).

LMNP vs LMP (Location Meublée Professionnelle)

Vous basculez en LMP si recettes > 23 000€ ET > 50% revenus du foyer. Avantages LMP : déficits BIC imputables sur revenu global (vs report sur BIC futurs en LMNP), exonération de plus-value si activité > 5 ans et recettes < 90 000€, affiliation SSI possible (protection sociale). Inconvénients LMP : soumis à l'IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) pro rata de l'activité, cotisations sociales plus élevées, régime plus contraignant. La LMNP reste plus avantageuse pour la majorité des investisseurs.

L'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI)

L'IFI a remplacé l'ISF en 2018 et ne concerne que le patrimoine immobilier.

Qui est concerné par l'IFI ?

Vous êtes redevable de l'IFI si la valeur nette de votre patrimoine immobilier dépasse 1 300 000€ au 1er janvier. Sont concernés : résidence principale (avec abattement de 30%), résidences secondaires, biens locatifs (nus ou meublés non professionnels), parts de SCI, immobilier détenu à l'étranger. Sont exonérés : biens professionnels (si conditions réunies), parts de SCPI/OPCI dans certaines limites, immobilier en LMP (si conditions).

Le calcul de l'IFI

Barème progressif 2025 : jusqu'à 800 000€ : 0%, de 800 000€ à 1 300 000€ : 0,5%, de 1 300 000€ à 2 570 000€ : 0,7%, de 2 570 000€ à 5 000 000€ : 1%, de 5 000 000€ à 10 000 000€ : 1,25%, au-delà de 10 000 000€ : 1,5%. Exemple : patrimoine net de 2 000 000€. IFI = (1 300 000 - 800 000) × 0,5% + (2 000 000 - 1 300 000) × 0,7% = 2 500€ + 4 900€ = 7 400€.

Les dettes déductibles

Vous pouvez déduire du patrimoine brut : les emprunts immobiliers en cours (capital restant dû au 1er janvier), les dettes foncières (travaux, charges copropriété impayées), la taxe foncière de l'année précédente si pas encore payée, les dépôts de garantie des locataires. Les dettes doivent exister au 1er janvier et se rattacher directement aux biens imposables.

Stratégies pour réduire l'IFI

Plusieurs leviers d'optimisation : privilégier l'investissement via des sociétés opérationnelles (exonération partielle), investir dans des SCPI éligibles (plafonds), conserver des emprunts immobiliers (dettes déductibles), démembrer la propriété (donation de la nue-propriété aux enfants), investir en LMP si conditions réunies (exonération totale). Attention à l'abus de droit : les stratégies doivent avoir une substance économique au-delà de la seule réduction d'impôt.

Les plus-values immobilières

La cession d'un bien immobilier génère une plus-value imposable (sauf exceptions).

Le calcul de la plus-value

Plus-value brute = prix de vente - prix d'acquisition. Le prix d'acquisition est majoré de : frais d'acquisition (réels ou forfait 7,5%), travaux d'amélioration (réels avec factures ou forfait 15% si détention > 5 ans). Le prix de vente est diminué des frais de vente (diagnostics, frais de mainlevée, etc.). Exemple : achat 200 000€ + frais 7,5% = 215 000€. Travaux justifiés 30 000€. Vente 350 000€ - frais 15 000€ = 335 000€. Plus-value brute = 335 000 - 215 000 - 30 000 = 90 000€.

Les abattements pour durée de détention

Pour l'impôt sur le revenu : exonération totale après 22 ans de détention. Abattement progressif : 6% par an de la 6ème à la 21ème année, 4% la 22ème année. Pour les prélèvements sociaux : exonération totale après 30 ans. Abattement : 1,65% de la 6ème à la 21ème année, 1,60% la 22ème année, 9% de la 23ème à la 30ème année. Exemple : détention 15 ans. Abattement IR = 6% × (15-5) = 60%. Plus-value imposable IR = 90 000 × 40% = 36 000€. Abattement PS = 1,65% × 10 = 16,5%. Plus-value imposable PS = 90 000 × 83,5% = 75 150€.

L'imposition de la plus-value

Taux d'imposition : impôt sur le revenu : 19% (flat tax), prélèvements sociaux : 17,2%, taxe supplémentaire si plus-value > 50 000€ (de 2% à 6% selon montant). Total : minimum 36,2%, jusqu'à 42,2% pour très grosses plus-values. Sur l'exemple précédent (détention 15 ans) : IR = 36 000 × 19% = 6 840€, PS = 75 150 × 17,2% = 12 926€, total = 19 766€.

Les exonérations de plus-value

Sont totalement exonérées : la résidence principale (exonération automatique), la première cession d'une résidence secondaire si pas propriétaire de sa résidence principale (sous conditions), les biens vendus moins de 15 000€, les retraités ou invalides modestes (sous conditions de revenus), les expropriations (si remploi du prix dans les 12 mois). L'exonération de résidence principale s'applique même si vous louez le bien quelques mois avant la vente (tolérance administration).

La plus-value en LMNP

Si vous êtes en LMNP < 5 ans : plus-value professionnelle (régime BIC), taxation jusqu'à 45% + 17,2%. Si LMNP > 5 ans et recettes < 90 000€/an : exonération totale de plus-value professionnelle, taxation aux plus-values des particuliers (19% + 17,2%). Stratégie : vendre après 5 ans d'activité pour bénéficier du régime favorable.

Les dispositifs de défiscalisation immobilière

Plusieurs dispositifs permettent de réduire votre impôt en investissant dans l'immobilier.

Le dispositif Pinel (expire en 2024)

Bien que progressivement supprimé, certains investissements antérieurs courent encore. Principe : achat d'un logement neuf loué pendant 6, 9 ou 12 ans, réduction d'impôt de 9%, 12% ou 14% du prix (plafonné 300 000€), plafonds de loyers et de ressources locataires. Exemple : achat 250 000€, engagement 9 ans → réduction 250 000 × 12% = 30 000€ sur 9 ans (soit 3 333€/an). Inconvénients : rentabilité locative souvent faible, marché de la revente difficile, zones tendues obligatoires.

Le Denormandie

Rénovation de logements anciens dans 245 villes moyennes. Principe : achat d'un bien ancien + travaux (min 25% du prix), location pendant 6, 9 ou 12 ans, réduction d'impôt identique au Pinel (9% à 14%), plafonds de loyers et ressources. Plus accessible que le Pinel neuf et meilleur potentiel de plus-value.

Le dispositif Loc'Avantages

Réduction d'impôt en échange de loyers inférieurs au marché. Trois niveaux : Loc 1 (loyer 15% sous le marché) : réduction 15-35%, Loc 2 (loyer 30% sous le marché) : réduction 25-45%, Loc 3 (très social, loyer 45% sous le marché) : réduction 35-65%. Avantage : applicable sur parc ancien ou neuf, sans condition de travaux. Inconvénient : loyers modérés impactent la rentabilité.

Le déficit foncier (déjà évoqué)

Rappel : travaux générateurs de déficit foncier = réduction d'impôt immédiate si revenu global suffisant. Peut être couplé avec d'autres dispositifs pour maximiser l'optimisation.

La loi Malraux

Rénovation de biens classés dans des secteurs sauvegardés. Principe : travaux lourds de réhabilitation, réduction d'impôt de 22% ou 30% du montant des travaux (plafonné 400 000€ sur 4 ans), obligation de location pendant 9 ans. Avantage : forte réduction mais investissement très capitalistique et contraignant.

L'optimisation fiscale avec NumberOS

La gestion manuelle de la fiscalité immobilière est chronophage et source d'erreurs.

Les fonctionnalités de NumberOS pour la fiscalité

NumberOS centralise et automatise : calcul automatique des revenus fonciers (micro vs réel), détection et calcul du déficit foncier optimal, gestion LMNP avec calcul d'amortissements, simulation fiscale en temps réel, génération automatique des déclarations (2044, 2031, 2042 C), alertes sur les échéances fiscales (IFI, acomptes, déclarations), optimisation suggérée selon votre situation. Gain de temps : plus de 20 heures par an économisées.

Le tableau de bord fiscal NumberOS

Visualisez en un coup d'œil : vos revenus fonciers nets par bien, votre taux d'imposition global, vos économies d'impôt réalisées, vos déficits reportables, vos amortissements LMNP restants, votre situation IFI. Les graphiques permettent de comprendre instantanément votre situation et d'anticiper les années futures.

La simulation fiscale intelligente

NumberOS simule différents scenarios : micro-foncier vs régime réel, LMNP micro-BIC vs réel, travaux étalés sur 1, 2 ou 3 ans, impact fiscal de l'acquisition ou vente d'un bien, arbitrage entre réduction de dette et déficit foncier. Vous prenez les meilleures décisions en toute connaissance de cause.

L'accompagnement expert

NumberOS inclut : bibliothèque de guides fiscaux actualisés, accès à des webinaires trimestriels avec fiscalistes, support expert pour questions complexes, veille légale et réglementaire automatique. Vous restez en conformité et optimisez légalement sans être expert fiscal.

Le calendrier fiscal de l'investisseur immobilier

Connaître les échéances évite les pénalités et optimise la trésorerie.

Janvier - Mars

Janvier : paiement de la taxe foncière si mensualisation (prélèvement), récapitulatif annuel des loyers et charges pour déclaration. Février : déclaration IFI si patrimoine > 1,3 M€ (date limite mi-avril en réalité mais préparation). Mars : déclaration revenus 2024 si télé-déclaration (ouverture du service).

Avril - Juin

Avril : date limite déclaration IFI (mi-avril), date limite déclaration revenus (début selon département). Mai : date limite déclaration revenus fonciers 2044/2031. Juin : fin des déclarations revenus pour tous, paiement 1er acompte prélèvement à la source si applicable.

Juillet - Septembre

Juillet : réception avis d'imposition revenus 2024, simulation pour optimisations année N. Septembre : paiement 2ème acompte prélèvement à la source, paiement solde impôt revenus si pas de prélèvement.

Octobre - Décembre

Octobre : réception avis taxe foncière, paiement taxe foncière (15 octobre ou 20 si prélèvement). Décembre : dernière chance travaux déductibles année N, paiement 3ème acompte prélèvement à la source, bilan fiscal de l'année et optimisations année N+1.

Les erreurs fiscales à éviter

Certaines erreurs courantes peuvent coûter cher en impôts ou pénalités.

Oublier de déclarer des revenus

Même un petit complément de loyer (parking, cave) doit être déclaré. L'administration fiscale croise les données (déclaration des locataires, fichiers bancaires). Pénalité : majoration de 10% à 80% selon gravité + intérêts de retard.

Déduire des charges non déductibles

Attention à ne pas déduire : les travaux d'agrandissement (sauf LMNP où ils sont amortissables), les dépenses personnelles, les charges récupérables sur locataires déjà récupérées, les intérêts d'emprunts pour parts de SCI non déductibles. En cas de contrôle, ces charges seront réintégrées avec pénalités.

Ne pas opter pour le régime optimal

Rester en micro-foncier alors que le réel serait avantageux peut coûter plusieurs milliers d'euros par an. Faites systématiquement la simulation, surtout si vous avez des travaux ou des intérêts d'emprunt élevés.

Mal gérer le déficit foncier

Erreur fréquente : faire trop de travaux la même année au-delà de 10 700€ → le surplus n'est pas perdu mais reportable uniquement sur revenus fonciers futurs, pas sur revenu global. Mieux vaut étaler sur 2-3 ans pour maximiser l'imputation immédiate.

Oublier de déclarer une plus-value

Lors d'une vente, le notaire calcule et prélève généralement la plus-value. Mais vous devez la déclarer l'année suivante. En cas d'oubli, redressement possible + pénalités 10-40%.

Les contrôles fiscaux immobiliers

L'administration fiscale cible de plus en plus les revenus fonciers.

Comment êtes-vous ciblé ?

Plusieurs algorithmes détectent les incohérences : revenus déclarés vs train de vie apparent, écarts entre déclarations et données tierces (banques, notaires), variations brutales de revenus fonciers, déficits fonciers répétés très élevés, LMNP avec rentabilité anormalement faible. Le fisc croise aussi les données des plateformes (Airbnb, Leboncoin).

Le déroulement d'un contrôle

Vous recevez un avis de vérification de comptabilité (LMNP) ou d'examen contradictoire de situation fiscale personnelle (ESFP). Délai : 3 ans en arrière (5 ans si fraude, 10 ans si hors UE). Le contrôleur examine : vos déclarations fiscales, vos relevés bancaires, vos baux et quittances, vos factures de travaux, votre comptabilité si LMNP. Durée : 3 mois à 1 an selon complexité.

Les issues possibles

Trois scenarios : absence de rectification (tout est en ordre), proposition de rectification (erreurs détectées, possibilité de négocier), redressement fiscal avec pénalités. Les pénalités varient : erreur de bonne foi : 10%, manquement délibéré : 40%, fraude : 80%. Vous avez 30 jours pour répondre et contester.

Comment se préparer et se protéger

Bonnes pratiques : conservez tous les justificatifs 6 ans minimum (10 ans pour LMNP), tenez une comptabilité rigoureuse (NumberOS facilite), séparez comptes perso et comptes professionnels, faites valider vos déclarations par un expert-comptable si LMNP, souscrivez une assurance protection juridique fiscale. En cas de contrôle, faites-vous assister par un avocat fiscaliste.

Cas pratiques d'optimisation fiscale

Voyons des situations concrètes pour comprendre l'optimisation.

Cas 1 : Le jeune investisseur (1 bien locatif vide)

Profil : 1 appartement loué vide 800€/mois = 9 600€/an, emprunt en cours, travaux de rénovation prévus, TMI 30%. Stratégie optimale : rester en micro-foncier tant que loyers < 15 000€ et charges < 30%, si gros travaux (> 5 000€), opter pour le réel l'année des travaux, créer un déficit foncier pour réduire l'impôt global, revenir au micro-foncier ensuite si pertinent. Gain potentiel : 1 500 - 3 000€ d'impôt économisé l'année des travaux.

Cas 2 : L'investisseur confirmé (3 biens en location vide)

Profil : 3 appartements, loyers totaux 30 000€/an, charges réelles 15 000€ (intérêts, taxe foncière, gestion), TMI 41%. Stratégie optimale : régime réel obligatoire (> 15 000€), revenu imposable = 30 000 - 15 000 = 15 000€, planifier travaux pour générer déficit foncier, étaler sur 2-3 ans pour maximiser imputation sur revenu global (10 700€/an). Gain : au lieu de payer 41% × 15 000 = 6 150€, avec 10 000€ de travaux → revenu = 5 000€, impôt = 2 050€. Économie 4 100€.

Cas 3 : L'investisseur en meublé (LMNP)

Profil : 2 studios meublés, loyers 24 000€/an, achat 150 000€ chacun (dont 120 000€ construction), meubles 8 000€ par studio, charges 8 000€/an. Stratégie optimale : opter pour le régime réel LMNP (au lieu de micro-BIC), amortir les biens et meubles. Calcul : amortissement construction = 240 000/25 = 9 600€/an, amortissement meubles = 16 000/7 = 2 286€/an, résultat comptable = 24 000 - 8 000 - 9 600 - 2 286 = 4 114€. Impôt + PS = 4 114 × 36,2% = 1 489€. En micro-BIC : (24 000 × 50%) × 36,2% = 4 344€. Gain : 2 855€/an. Bonus : si résultat négatif, déficit reportable sur BIC futurs.

Cas 4 : Le patrimoine important (IFI)

Profil : patrimoine immobilier net 2,5 M€, dont 600 000€ résidence principale, 1,9 M€ biens locatifs avec 800 000€ d'emprunts restants. Calcul IFI : RP avec abattement 30% = 600 000 × 70% = 420 000€, biens locatifs nets = 1 900 000 - 800 000 = 1 100 000€, total net = 420 000 + 1 100 000 = 1 520 000€. IFI = (1 300 000 - 800 000) × 0,5% + (1 520 000 - 1 300 000) × 0,7% = 2 500€ + 1 540€ = 4 040€. Stratégie d'optimisation : refinancer pour augmenter les dettes déductibles, investir 200 000€ en SCPI (dilution patrimoine), démembrement résidence secondaire (donation nue-propriété enfants), passage partiel en LMP si conditions réunies. Objectif : réduire IFI de 50% (gain 2 020€/an).

Conclusion et bonnes pratiques

La fiscalité immobilière est complexe mais maîtrisable avec les bons outils et conseils.

Les 10 commandements de l'optimisation fiscale

1. Ton régime fiscal tu choisiras (micro vs réel selon situation). 2. Tes charges tu justifieras (factures, attestations conservées 10 ans). 3. Le déficit foncier tu planifieras (travaux échelonnés sur 2-3 ans). 4. La LMNP tu envisageras (si location meublée, régime réel avantageux). 5. Tes amortissements tu calculeras (LMNP : ne pas oublier meubles et travaux). 6. L'IFI tu anticiperas (si patrimoine > 1,3 M€, stratégies d'optimisation). 7. Les plus-values tu optimiseras (vente après 22 ans si possible, ou LMNP > 5 ans). 8. Les dispositifs de défiscalisation tu étudieras (Denormandie, Loc'Avantages selon profil). 9. Tes déclarations tu feras dans les délais (éviter majorations 10-80%). 10. Des experts tu t'entoureras (NumberOS, expert-comptable, avocat fiscaliste).

Restez informé des évolutions

La fiscalité immobilière évolue chaque année : loi de finances votée en décembre pour application année suivante, décrets et jurisprudences en cours d'année, Instructions fiscales (BOFiP) précisant l'application. NumberOS vous tient informé automatiquement des changements impactant votre situation. Inscrivez-vous à la newsletter fiscale pour recevoir les analyses trimestrielles et les webinaires experts.